Il n'y a pas encore de titre à notre histoire, mais ça ne saurait tarder.
Mis a part à la nostalgie acide qui me ronge dès que je quitte ses bras, tout va bien. Tout va même très bien. Je n'en ai pas encore conscience de ce bonheur. Mais je me laisse porter par le courant, passive et delicieuse.
Je sais déjà que c'est le jour où je vais le perdre que je réaliserais à quel point il a coloré mon été. C'est toujours comme ça, avec la mort, les gens... On ne prend conscience qu'ils envahissaient notre vie qu'après leurs disparitions. C'est un paradoxe qui se répète indubitablement et que je tends à perpétuer.
Je sais qu'il comprend. Il est bien trop comprehensif. Je sais qu'il est fort. Bien trop fort. J'ai eu confiance en sa capacité à tenir le vice et les tensions de la vie. J'exagère alors peut être parfois, je pousse le mal. Mais derrière mes airs de fille difficile, j'essaye à tout prix de le proteger de ma grippe A personnelle.
Je suis amoureuse de mes souvenirs. Et c'est une chose dangereuse. Je suis dangereuse, et ça tout le monde le dit. Il se mefie de moi. Il a peut etre raison parfois. Car Je crois qu'il va me falloir du temps pour digerer tout ça.
C'est peut etre une erreur de me servir de notre histoire pour mieux finir le chapitre précédent. Je devrais peut être m'atteler seule, à cette tâche. Ouvrir une énorme parenthèse à ma vie sentimentale et y déposer les points d'interrogations qui me détruisent le crâne à longueur de temps. Mais je ne sais si j'aurais le courage de tout arreter. De prendre le temps maintenant. Je tiens à notre inscouciance, à nos petits bonheurs simples qui me font oublier ma tragédie grecque. Je crois que je l'aime. Mais je ne suis plus sur de rien maintenant.
Je sais juste que j'aime notre vie, notre complicité. Savoir qu'il est là, et qu'il peut compter sur moi. J'aime la façon dont nous avons dessiné notre été, dont il me sert dans ses bras. J'aime quand il me regarde en gommant aveuglement mes défauts. J'aime sa façon d'écrire, sa façon d'être comme moi, sensible aux détails. J'aime le voir rêver comme je le faisais il y a un an. J'aime voir en lui ce que j'ai ressenti la première fois, son paradoxe interne d'être à la fois brutal avec le monde et doux avec moi, sa façon de faire l'amour et son goût pour les folies. Avec lui je ne réfléchis pas à comment devrais- je être, où, quand et pourquoi. Nous sommes juste Nous-même à la lumière du cosmos.
Je ne croyais pas revivre ça si vite. Et je ne m'étais pas préparé à l'être. Alors j'ai parfois l'impression de ne pas être à la hauteur de son nuage, de manquer de respect à son sentiment que je connais trop bien. Je suis rongée par la culpabilité de ne pas être complêtement à lui. De ne pas avoir l'esprit tourné entièrement vers notre histoire. ça doit être dur d'être tombé amoureux d'une petite garce. Il va falloir être patient. Il va falloir que j'affronte seule mes démons intérieur. Tout ça prendra du temps. J'espère qu'il saura le prendre. Il n'y a pas encore de titre à notre histoire, mais ça ne saurait tarder, vu le tas de souvenirs croustillants qui s'accumulent au fil des heures...