standing joke

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Ils m'ont pris les mains sans violence, mais avec ce qu'il faut d'insistance. Ils m'ont demandé d'inscrire sur ce bout de papier mon futur, mon présent et quelques ratures de mon passé. J'ai voulu pleurer, mais j'ai retenu mes larmes. J'ai barré le numéro de téléphone. J'ai barré la route à mon voisin. J'ai barré mon visage d'un trait grossier et indélébile. Si je devais choisir, je resterais enfant. Elle et ses grands yeux bleus me manque parfois. Son innocence insolente, ses envies de jouer et de courir dans le jardin avec son chien. Je sais aussi que si elle pouvait elle arrêterait de se faire vomir après avoir avalé sa pillule. Si elle pouvait elle tracerait son chemin, tout droit, dans la boue asséchée. Elle y trainerait ses converses roses, et viendrait frapper à la grande porte de son avenir. Ses yeux de gosses sont emplis de terreur qu'elle ravale, secrêtement. Elle remonte la tête. Hors de l'eau. Elle panique, mais elle se tait. Tout se passe dans le silence. Délicatement. Elle glisse. 7h27. Le reveil sonne. Maintenant écoute. Le doux son de la pluie, de la musique, des mots, et de la vie. Maintenant écoute. Adieu.

I love you, Teddy boy.