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Petite Garce Omnivore
30 décembre 2008

Au nom du Père.

J'étais une prostituée. Une sauterelle dans un panier de crabes, tout juste enrôlée dans la spirale des bas-fonds. Cela ressemblait à toutes ces villes qui ont la profondeur et la capacité de nourrir le vice. Cela ressemblait juste à un mauvais polar. J'y ai croisée mes amies, sorties elles aussi de nulle part.  Les trottoirs étaient humides, mes talons glissaient facilement sur les pavés. J'avais peur, J'étais habituée. On s'est glissé dans un bar feutré et minuscule. Elle m'a demandé si je faisais ça pour m'en sortir. J'ai hoché la tête. Elle n'a rien dit. Sans un jugement. Elle comprenait, comme elle l'aurait fait dans la réalité.
Elle m'a dit calmement de faire semblant d'avoir trop bu. Je lui ai demandé pourquoi, elle m'a répondu que c'était la seule façon pour qu'Ils ne me retrouvent pas. J'ai refermé la porte du vieux bar miteux, devant on y a croisé un type qui m'a touché l'épaule en gémissant légèrement. C. a eu un mouvement de recul.
" Putain M. c'est glauque.
Je sais."

Moi la nuit je rêve de ça.
Ensuite elles ont disparus. Il ne fallait pas qu'on me retrouve. Alors j'ai couru à travers la brume ; dans ces rues puantes et sombres. Fallait ils seulement qu'ils y ait des hommes ? Je suis tombée, mes genoux se sont écorchés sur les pavés. J'ai courru, courru, jusqu'à ne plus avoir de souffle, les genoux en sang, les chevilles foullées. Et Ils m'ont retrouvés. Tout  s'est soudain transformé en labyrinthe. Ils ont bloqués les rues, avec des grilles. Lui connaissait la ville par coeur. On pourrait nous pousser à n'importe quoi pour de l'argent sale. Il savait que je voulais m'enfuir. Il riait, et ses dents jaunes luisaient sous le lampadaire. Les autres le suivait, participant à son petit jeu sadique. J'ai crié au nom de la liberté, de l'honneur, et de la morale. Je ne sais même plus, J'ai fuis. Par ces portes secrêtes que vous ouvre votre rêve au dernier moment. Je me suis retrouvée sur une barque, dans une brume épaisse. J'ai atteint un rivage, Elles étaient là. Elle aussi. Des sourires et plus rien. Moi la nuit je rêve de ça. Ensuite, il y a eu mon DS de culture générale qui ressemblait à un interrogatoire de gestapo. Puis cet inconnu que j'ai commencé à dragué. J'ai vu passer une tortue. Fallait il la suivre comme le lapin fou d'Alice au pays des Merveilles. Je n'en sais rien. Toujours est il que je ne dors plus.

Peut être est ce depuis que mes yeux ont imprimé sur leurs rétines : Cahos, et le viol de Tina Turner.

 

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Commentaires
Z
une belle mélancolie se dégage de tes textes, quelque chose d'onirique aussi. ton écriture me touche. c'est une belle surprise, je reviendrai...
Petite Garce Omnivore
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